Interviews

Vous trouverez sous cette rubrique quelques interviews sur des questions forestières et environementales dans le Bassin du Congo:

Interview1: Gaston Grenier avec Alain NGULUNGU et Sandrine N’TSHIRI en interview...

GESTION DURABLE DES FORÊTS DU BASSIN DU CONGO - Gaston Grenier parle des stratégies et actions du PFBC 2010-2012

 

Nouvellement nommé facilitateur  du partenariat pour les forêts de bassin du Congo -PFBC- par le gouvernement Canadien, au cours de la cérémonie de passation de témoin entre l’Allemagne et le canada, tenue dernièrement à Kinshasa, Gaston Grenier, ancien directeur général du Programme bilatéral ACDI pour l’Afrique de l’Ouest, a livré à AfricaNews & Infovertes, les stratégies et actions prioritaires de la facilitation canadienne en matière de la gestion durable des forêts du bassin du Congo.

 

L’on cite entre autres, l’appui aux politiques et leur harmonisation en Afrique Centrale et l’appui aux thèmes réduction à la pauvreté et accroissement économique. Entretiens. Quels sont les volets stratégiques et actions prioritaires de la facilitation canadienne?

Pour orienter son intervention, il faut retenir quelques hypothèses: La mise en oeuvre du plan de convergence de la COMIFAC. Ceci repose d’abord sur les acteurs locaux dont, les décideurs politiques, la société civile, le secteur privé et les représentations des membres du PFBC implantées en Afrique Centrale. L’appropriation de ce plan de Convergence et leurs efforts technique et financiers pour redynamiser la COMIFAC et favoriser la mise en œuvre de ce plan dans les conditions favorables pour  par certains pays de la région est faible. La faible prise en compte dans les stratégies et politiques nationales du secteur forestier et de sa gestion durable comme source d’amélioration de conditions de vie des populations et de prospérité économique des pays-membres de la COMIFAC explique  la faiblesse du soutien à la COMIFAC en provenance des administrations en charge de l’économie et des finances, ce qui limite fortement cette dernière organisation à pouvoir réaliser pleinement son mandat.

 

La COMIFAC est souvent perçue comme promoteur de la conservation des ressources forestières au détriment du développement économique et social. Partant de ces hypothèses, les volets stratégiques et actions prioritaires de la facilitation graviteront autour l’appui aux politiques et à leur harmonisation en Afrique Centrale, l’appui à la COMIFAC et à ses partenaires locaux, le renforcement de la gouvernance et des acquis du PFBC. Sur le plan des actions cela se traduira par des appuis aux thèmes réduction de la pauvreté et croissance économique, accords, conventions et enjeux internationaux, l’intégration des axes du plan de convergence dans les Programmes forestiers nationaux -PFN-, le renforcement du secrétariat exécutif de la COMIFA, l’appui aux intervenants dans les habilités de négociation et de résolution de conflits, la mobilisation des membres du PFBC, un soutien à la gestion du PFBC.

 

Vos sentiments après la cérémonie de passation de témoin entre l’Allemagne et le Canada tenue le lundi 27 septembre dernier à Kinshasa, en RD-Congo

 

Ceci m’a permis de dégager deux constats importants. D’une part, des progrès importants observés dans la gestion durable des forêts du Bassin du Congo durant les facilitations antérieures. A titre illustratif, l’on constate qu’aujourd’hui, près de 5 millions d’hectare de forêts de production sont certifiées par rapport aux années antérieures. Puisque la certification progresse, les producteurs ainsi que les communautés des forêts du Bassin du Congo pourront avoir accès à un marché plus rémunérateur au plan local et international. Les déclarations du premier ministre Canadien au sommet de la francophonie en 2008 à Québec et eu sommet de G8 à Aquilla en 2009 prouve son engagement en matière de gestion durable des forêts d’autre part. Vous devez savoir que le Canada a une très longue histoire de coopération à la gestion durable des forêts du Bassin du Congo qui remonte au milieu de la décennie 1970.

 

Quels sont les objectifs du  PFBC?

 

Le Partenariat pour les Forêts du Bassin du Congo est une structure informelle qui regroupe aujourd’hui quelques 54 organisations gouvernementales, non gouvernementales et internationales. Le PFBC permet entre autres d’améliorer l’efficacité des contributions technique et financière pour la conservation; la gestion durable des écosystèmes forestiers et la réduction de la pauvreté dans les pays d’Afrique Centrale; accroître le dialogue et la participation de tous ses membres, promouvoir simultanément le développement économique, de lutte contre la pauvreté et de préservation de la biodiversité.

 

Qu’entendez-vous par appui aux politiques et leur harmonisation en Afrique Centrale?

 

Cette facilitation permettra le maintien en haut de l’écran des partenaires du PFBC. Le premier axe du plan de Convergence de la COMIFAC, est celui de l’harmonisation des politiques. En tant que facilitateur, cela suppose l’intégration des axes du plan de convergence dans les plans nationaux pour les forêts du Bassin du Congo et leur lien avec les autres. Cela signifie aussi appui à l’harmonisation des politiques des États membres de la COMIFAC aux grands enjeux internationaux découlant des négociations sur le climat, la préservation de la biodiversité et la lutte contre la désertification.

 

Comment comptez-vous appuyer cette fois-ci la COMIFAC et ses partenaires locaux?

 

Il faut l’appuyer et le faire reconnaître comme interlocuteur principal sur les questions qui touchent les forêts du Bassin du Congo. Pour ce, Canada a prévu des ressources importantes en addition de celles de la facilitation pour appuyer le SE-COMIFAC et ses partenaires principaux.

 

L’évaluation de la facilitation allemande a relevé quelques faiblesses. Quelle est alors la feuille de route 2010-2012 de la facilitation canadienne?

 

Il savoir que la facilitation allemande a relevé 3 faiblesses : pour ce qui est de participation inégale des membres, notre facilitation préconise la mobilisation des membres autour des groupes de travail sur les thématiques vitale et important de la COMOFAC. S’agissant de la faiblesse d’échange des informations du au manque d’outils, nous proposons un tableau synoptique qui va donner la définition de chaque membre. Quant à la non prise en compte du plan de convergence par certains partenaires, nous mettons en place la sensibilisation, l’appui à la modernisation et le dialogue avec les populations, les participants et les dirigeants.   

 

Parlons pour finir du rôle du Facilitateur

 

Le facilitateur est une personne qui va aider un groupe. Dans notre cas d’espèce, les partenaires des forêts du Bassin du Congo, à clarifier leurs objectifs communs et à assister dans la planification de la mise en œuvre des actions qui en découlent en évitant d’avoir des partis pris. C’est-à-dire qu’il assiste le groupe pour dégager un consensus issu de la discussion entre les parties s’il y a désaccord historique en cours de discussion. En d’autre terme, il est constitué d’une équipe des partenaires  international et délégué.

 

Le facilitateur international doit entre autre s’occuper du lobbying international et des aspects à caractère politique. Le facilitateur délégué est davantage le pourvoyeur d’argumentaires techniques pour la facilitation. Il doit être au centre du dispositif de décryptage des activités du PFBC pour les besoins d’information, de coordination et d’identification des aspects sur lesquels établir des synergies ou engager des réflexions au regard des enjeux internationaux. Il doit également être au centre du dispositif de suivi ou évaluation de la COMIFAC et du plan de converge.  

Alain NGULUNGU et Sandrine N’TSHIRI

 

Interview en PDF: Gaston Grenier, Facilitateur du PFBC parle…