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MERCREDI 15 MAI 2012 À 17 H

AU CENTRE CULTUREL FRANÇAIS DE YAOUNDÉ

SALLE DE SPECTACLE

Elites et accaparement de terres au Cameroun l’exemple du palmier à huile

Une conférence animée par Patrice Levang, Chercheur IRD/CIFOR

Alors que les jeunes ruraux se désintéressent de l’agriculture et migrent en masse vers les centres urbains du Cameroun, les élites urbanisées, au contraire, investissent de plus en plus dans le développement agricole. Ces investissements ont surtout pour objectif d’assurer une retraite confortable à des fonctionnaires et à des employés du secteur privé. A ce titre, la préférence va tout naturellement à des spéculations rémunératrices, peu risquées, et faciles à contrôler. Parmi ces dernières le palmier à huile arrive en tête. Les investissements sont habituellement effectués dans le village ou la région d’origine de l’élite, là où cette dernière peut se prévaloir d’un droit d’accès au foncier. L’opération peut également être réalisée en dehors de la région d’origine de l’investisseur, dans ce cas le coût d’acquisition sera largement supérieur. Mais dans les deux cas, l’intérêt manifesté par les investisseurs urbains à acquérir des terres pour le développement de plantations se traduit par une forte augmentation locale des prix du foncier. En conséquence, les ménages ruraux les plus pauvres et surtout les jeunes non encore dotés se retrouvent quasiment exclus de l’accès à la terre, un phénomène renforçant encore davantage l’exode rural et le désintérêt des jeunes pour l’agriculture.