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Fayolle et al_FEM 2018.pdf (829.4 KiB)

L’estimation et la surveillance de l’énorme quantité de carbone contenu dans les forêts tropicales, et plus particulièrement dans la biomasse aérienne (BA) des arbres, sont nécessaires pour la mise en œuvre réussie des stratégies d'atténuation des changements climatiques. Sa précision dépend de la disponibilité d’équations allométriques fiables pour convertir les données d’inventaire forestier en estimations de BA. Dans cette étude, nous avons testé si les forêts d’Afrique centrale sont vraiment différentes des autres forêts tropicales en ce qui concerne l’allométrie de la biomasse et nous avons examiné les variations régionales de l’allométrie des arbres tropicaux dans les forêts du Bassin du Congo.

Suivant le même protocole standardisé, des arbres ont été échantillonnés de manière destructive pour la BA dans six sites représentatifs des forêts de terra firme. Nous avons ajusté les modèles allométriques régionaux et locaux, y compris le diamètre des arbres, la densité du bois, la hauteur des arbres et le rayon de la couronne dans les prédicteurs de BA. Nous avons également évalué les prédictions de BA au niveau de l’arbre dans les six sites de nos nouveaux modèles et des modèles allométriques existants, y compris les équations pantropicales développées par Chave et al. (2014, 2005) et les équations locales développées par Ngomanda et al.  (2014) au Gabon.

 Avec un total de 845 arbres tropicaux appartenant à 55 espèces africaines et couvrant une large gamme de diamètres (jusqu’à 200 cm), les données originales présentées ici peuvent être considérées comme le plus grand échantillonnage destructif jamais réalisé dans une région tropicale. Des modèles allométriques régionaux ont été établis et, la hauteur des arbres et le rayon de la cime ont eu un effet faible mais significatif sur les prédictions de BA. Contrairement à nos attentes, la hauteur de l’arbre et le rayon de la cime n’expliquaient pas beaucoup les variations entre les sites.

En examinant les performances des modèles généraux (pantropicaux ou régionaux) par rapport aux modèles locaux (spécifiques au site), nous avons trouvé peu d’utilité d’utiliser des équations locales. Les équations pantropicales antérieures développées pour les forêts humides se sont avérées fournir des prévisions raisonnables de BA des arbres dans la plupart des sites, bien que les sites les plus humides, à savoir les forêts à feuilles persistantes en Guinée équatoriale et, dans une moindre mesure, au Gabon, avaient tendance à présenter une allométrie de forêt tropicale. Pour les forêts du Bassin du Congo, sauf en Guinée équatoriale où des modèles locaux pourraient être préférés, nous recommandons d'utiliser nos modèles régionaux, et les modèles pantropicaux les plus récents, qui ont été validés ici. Ces résultats constituent une étape critique pour l’estimation et la surveillance des stocks de biomasse/carbone contenus dans le deuxième bloc contigu de forêts tropicales du monde et la mise en œuvre réussie de stratégies d’atténuation du changement climatique, telles que la REDD+.

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