La mesure du développement : comment science et politique se conjuguent
La mesure du développement pose de multiples questions. Certaines, d’ordre technique, ont trait aux aspects méthodologiques de la production des données, au choix des indicateurs, aux biais éventuels. D’autres, plus politiques, concernent l’usage de ces données. Sous la direction de chercheurs du Cirad et de l’université Paris 1, la Revue Tiers-Monde publie un ensemble d’articles qui s’intéressent à l’articulation entre science et politique dans la mesure du développement et propose une réflexion sur la construction des chiffres et des normes.
Extrait de l'article :
La mise en perspective historique de la mesure du développement montre le lien direct entre l’émergence des mesures, d’une part, et les paradigmes et représentations du développement, d’autre part. Les indicateurs ne sont pas mobilisés par hasard, ils s’inscrivent dans des courants de pensée dominants et sont au service de politiques de développement et de coopération.
Des indicateurs au service des politiques de développement et de coopération
La primauté de la comptabilité nationale dans les années 1950 et 1960 permet au PIB de s’imposer comme l’indicateur incontournable qu’il ne cessera d’être jusqu’à aujourd’hui.
L’émergence des préoccupations sociales des années 1970 provoque l’apparition d’indicateurs sociaux dans le domaine de la santé, de l’éducation et de l’accès aux services de base. Le règne sans partage de l’ajustement structurel dans les années 1980 marginalise rapidement ces indicateurs au profit d’indicateurs macroéconomiques et financiers.
Les années 1990 et 2000 se caractérisent comme une période postajustement aux multiples facettes, où la multiplicité des thèmes donne lieu à un foisonnement des indicateurs propres à renseigner chacun de ceux-ci. Les indicateurs de pauvreté côtoient ainsi les indicateurs de développement durable ; les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) deviennent incontournables au point de s’ériger en norme internationale. La crise financière initiée en 2007 fait émerger de nouveaux acteurs porteurs d’une vision restrictive du développement, financière et de court terme.
Des choix techniques, une construction idéologique
La prolifération des données et la multiplication des indicateurs s’accompagnent d’une technicisation marquée dans la construction de la mesure, ainsi que d’une sophistication des méthodes statistiques.
Cette plongée dans la technique prend trop souvent le pas sur le nécessaire regard critique vis-à-vis de la validité des données recueillies et de leur usage politique. La mesure du développement est pourtant tout sauf neutre : elle repose sur des choix, certes techniques au premier abord, mais dont les fondements dépendent de la conception de la société et des objectifs que lui assignent ceux qui élaborent ces indicateurs.
La mesure du développement, un outil de choix et d’évaluation des politiques
La transparence de la production de la mesure, condition essentielle de tout fonctionnement démocratique de la société, est loin d’être atteinte : les acteurs du développement, publics ou privés, sont tentés d’utiliser la mesure pour présenter une image positive d’eux-mêmes, qu’il s’agisse d’annoncer, pour les dirigeants chinois, une croissance à deux chiffres du PIB ou, pour d’autres acteurs, un pourcentage élevé d’aide au développement.
Par ailleurs, le choix des indicateurs influence fortement le choix des politiques et leur évaluation. Cette influence est source de très nombreux biais qu’il convient d’identifier pour ne pas laisser la place à l’arbitraire sous couvert d’objectivité technique.
Les processus d’évaluation eux-mêmes sont l’objet de négociation entre les acteurs du développement, y compris dans le cas où est imposé par l’acteur dominant un type de processus d’évaluation qui, de par sa maîtrise de ce savoir, renforce sa domination.
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