Fonds vert pour le climat - Hela Cheikhrouhou : "L'Afrique n'a pas été bien servie jusqu'ici par les finances climatiques"
INTERVIEW. La directrice du Fonds vert pour le climat a répondu aux questions du Point Afrique sur les financements possibles avec sa structure.
Ancienne responsable du département Énergie, Environnement et Changement climatique à la BAD, Hela Cheikhrouhou est directrice du Fonds vert depuis 2013. Elle se rend à Bamako afin de sensibiliser les ministres des Finances de la zone franc réunis dans la capitale malienne.
Le Point Afrique : La communauté internationale s'est engagée à Lima, lors de la Conférence sur le climat. Six mois après, les États ont-ils tenu leurs promesses ?
Hela Cheikhrouhou : Le Fonds vert a entamé son processus de mobilisation des ressources à partir du mois de juin 2014. Dans un laps de temps extrêmement court, nous avons reçu des promesses de l'ordre de 10 milliards de dollars environ [à Lima]. Ces promesses-là n'ont pas été encore converties en accord de contribution, du moins pour la plus grande partie. Toutefois, l'objectif est que près de la moitié de ces promesses soient converties en accord de contribution, dans les quelques semaines qui viennent.
Quel est le principal défi du Fonds vert pour le climat ?
Notre mandat est extrêmement ambitieux et difficile à remplir. Il s'agit de promouvoir un changement de paradigme, par les pays en voie de développement, pour passer vers un développement durable faible en carbone et résilient aux effets du changement climatique. Les études scientifiques et les autres analyses indiquent que grosso modo près de 500 milliards de dollars par an doivent être investis par les pays en voie de développement dans le monde comme investissement additionnel pour transformer leurs économies. Vis-à-vis de cette donne, les 10 milliards du Fonds vert pour une période de 4 ans, ça nous donne à peu près 2 milliards et demi par an à investir. Notre principal défi est d'utiliser ces ressources, qui sont limitées de la manière la plus innovante pour pouvoir amener d'autres participants à nos côtés dans ces investissements.
D'après un expert de la finance climatique, la Banque mondiale a élu domicile près de vos locaux. Y a-t-il une pression particulière de cette institution sur le Fonds vert ?
Le bureau de la Banque mondiale, basé en Corée du Sud, est un bureau de représentation de la Banque pour servir le gouvernement de la Corée et la sous-région Asie pour des activités de connaissance de la Banque mondiale. Le bureau qui est ici n'a aucune relation particulière avec le Fonds vert pour le climat. Par ailleurs, la Banque mondiale, basée à Washington, nous sert d'intermédiaire. La Banque mondiale est le banquier du Fonds vert. Mais, il n'y a aucune contrainte particulière liée à ça. La Banque mondiale ne fait qu'exécuter les décisions de notre conseil d'administration.
De nombreuses conférences sur la finance climatique ont eu lieu ces dernières semaines, les États africains sont-ils suffisamment informés sur les objectifs du Fonds vert ?
Nous cherchons toutes les opportunités pour attirer l'attention des ministres africains sur l'existence de ce fonds. Un de nos principaux objectifs est de s'assurer que les pays qui n'ont pas eu leur chance sur le MDP (Mécanisme de développement propre) et sur d'autres mécanismes de financement climat puissent bénéficier du Fonds vert. L'Afrique n'a pas été bien servie jusqu'ici par les finances climatiques. Nous avons des clauses claires dans notre instrument fondateur sur l'importance de servir les pays vulnérables, notamment en Afrique. Je vais me rendre au Mali prochainement, et je vais assister dans quelques semaines aux assemblées de printemps du FMI et de la Banque mondiale [à Washington, le 16 avril] pour rencontrer des ministres africains. J'étais au Japon récemment, lors de la conférence mondiale sur la réduction des désastres, pour participer à une table ronde ministérielle avec différents représentants des régions du monde. Je les ai informés sur le rôle du Fonds vert qui travaille entre autres sur l'adaptation de la réduction des catastrophes liées au climat. Par ailleurs, on va organiser deux séminaires dédiés à l'Afrique, Afrique francophone et Afrique anglophone, pour élever la connaissance des points focaux gouvernementaux du Fonds vert. Actuellement, de nombreux pays africains ont déjà nommé une personne comme point focal au sein de leur gouvernement. Nous souhaitons nous assurer que ces points focaux soient le plus à même de comprendre les règles du Fonds vert pour disséminer cette connaissance, pour préparer les projets. Ce sont ces points focaux qui doivent sensibiliser leur gouvernement, leur société civile sur l'existence du Fonds vert. Les points focaux sont très importants pour nous. Aucun projet ne pourra être financé par le Fonds vert sans leur accord. Mais les projets validés peuvent être de toute taille.
Le Fonds vert s'est-il inspiré des autres fonds, tels que le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme ?...
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