Le bilan de la COP22 avec l’un des co-fondateurs de Carre Geo & Environnement
2 semaines après la clôture de la COP22, Ibrahim Mbamoko, co-fondateur de l’Association Carre Geo & Environnement et acteur de la société civile africaine, était l’invité de la matinale du 30 novembre 2016 de Radio Campus Paris. Interrogé par Pascal Grégis et Erwan Duchateau, il fait le bilan et présente les avancées et les leçons à tirer de cette 22ème conférence des nations unies sur les changements climatiques, qui s’est tenue du 7 au 18 novembre 2016 à Marrakech (Maroc). Dans l’optique de combler l’absence de ce dernier pendant la première partie de l’émission, tel qu’indiquée dans la version sonore, la présente version écrite vise à clarifier les propos contenus dans la bande sonore, mais aussi à recueillir intégralement le regard de la société civile africaine.
Pascal Grégis : y a-t ‘il eut des avancées dans cette COP 22 ?
Ibrahim Mbamoko : Oui et non,
Oui parce que malgré la forte déception de la société civile africaine qui espérait beaucoup d’actions concrètes, cette cop a quand même connu des avancées sur le plan des engagements politiques et diplomatiques. Les chefs d’états présents à Marrakech ont réaffirmé la volonté de leurs états à rester dans l’accord de paris, avec ou sans les Etats-Unis d’Amérique. Notamment la Chine et l’Inde qui sont de gros pollueurs.
Elle a également connu des avancées sur la question de la représentativité des communautés locales et des peuples autochtones dans certaines réunions des négociations climat.
En effet, le projet de décision de la cop22 demande au président de l'Organe Subsidiaire du Conseil Scientifique et Technologique (SBSTA) de lancer l'opérationnalisation de la plate-forme de dialogue multi acteurs, en vue de recueillir les propositions et contributions des uns et des autres. Les travaux de cette plateforme seront lancés lors de la 46ème session de l'Organe Subsidiaire du Conseil Scientifique et Technologique (SBSTA 46) qui se tiendra en mai 2017 à Bonn. Et la plateforme sera Co-animée par le président de cet organe et un représentant des organisations des peuples autochtones. Il faut rappeler que c’est cet organe qui traite du fâcheux débat de l’utilisations des terres. Donc, avoir un représentant des communautés locales ou des peuples autochtones dans l’animation de cette plateforme, permet de garantir la prise en compte des intérêts de ces communautés dans le choix des décisions.
La COP22 a permis également d'obtenir des avancées significatives sur la question des pertes et dommages et la prise en compte du genre. Cependant, il y a des sujets sur lesquels il n'y a pas eu d'avancées majeures, notamment la question des financements climat.
Les Etats africains attendent que la promesse faite depuis 2009, de financer les actions d’adaptation et d’atténuation des changements climatiques, à hauteur de 100 milliards de dollars par an d’ici 2020, soit respectée. Dont, 50% irait à l’adaptation et 50% à l’atténuation. Tout ce qu’on a obtenu c’est que seulement 20% de ces financements seront orientés vers l’adaptation. Et encore, tellement conditionnés d’accès. C’est dommage dans la mesure où l’Afrique subit déjà de plein fouet les effets néfastes du dérèglement climatique
C’est pour cette raison que mon organisation Carre Geo & Environnement a initié, pendant cette COP22, des activités de plaidoyer pour l’adoption d’un statut international sur les réfugiés climatiques et la protection des défenseurs de l’environnement. Nous espérons que l’adoption d’un tel instrument par les nations unies, inciterait les états qui craignent un afflux croissant de migrants, à mettre en œuvre de réelles politiques de développement tant au nord qu’au sud
Pascal Grégis : a-t-on avancé sur la mise en conformité des NDCs avec l'objectif de 2 ° ?
Ibrahim Mbamoko : Il faut rappeler que l’ambition totale des mesures qui permettraient de limiter la prolifération des gaz à effet de serre insérées dans les INDC que les états ont soumis à la convention climat avant la cop21 nous mène vers un réchauffement de la planète à environ 2,9 à 3,4°C d’ici la fin du siècle. Alors que l’accord de paris exhorte les états à mener des actions pour limiter le réchauffement de la planète à 2 degré, voire 1,5 degré. C’était justement là tout l’enjeu de cette COP22. C’est-à-dire quelles pourraient être les actions concrètes à mettre en œuvre, en vue de respecter l’esprit de l’accord de Paris. Plutôt que de mettre en avant les vraies solutions tel que les énergies renouvelables, on a assisté à une prolifération de nouvelles initiatives comme l’initiative AAA (Adaptation pour l’agriculture africaine), portée par le Maroc et critiquée par les ONG.
C’est une initiative qui est identique à l’initiative 4 pour 1000 que j’avais évoqué lors de la dernière émission sur les enjeux de cette cop22. Elle fait la promotion de l’utilisation des engrais chimique et des pesticides dans l’agriculture. Et des semences de Monsanto, Bayer, etc. Avec des risques d’accaparement des terres des pays Africains.
Chronique lue par Pascal Grégis « Lutter contre le changement climatique en Afrique tout en permettant le développement, pas évident, me direz-vous, eh bien je vous répondrai : pas impossible. Pour reposer la question autrement, pour se développer, l'Afrique doit-elle devenir un gros pollueur comme l'Europe, l'Amérique du nord ou la Chine, en recourant en masse au pétrole et au gaz ?
Pour d’amples informations, bien vouloir consulter: ICI
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