Traffic : Un nouveau rapport de TRAFFIC lève le voile sur les marchés d’ivoire en Afrique centrale.
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Ivory-Markets-Central-Africa-Report_FINAL(1).pdf (6.7 Mo)
Yaoundé, Cameroun, 7 septembre 2017–TRAFFIC publie aujourd’hui la première étude complète sur le commerce illégal d’ivoire dans cinq pays d’Afrique centrale depuis près de 20 ans. Selon ce rapport, trois facteurs compromettent gravement la lutte contre le trafic d'ivoire en Afrique centrale : la faible gouvernance, la corruption et de l’évolution changeante du commerce.
Le rapport présente les résultats des enquêtes de terrain réalisées sur les marchés d'ivoire dans les principales villes de cinq pays d'Afrique centrale (Cameroun, République centrafricaine (RCA), Congo, République démocratique du Congo (RDC) et Gabon) en 2007, 2009, 2014/2015. Les enquêteurs se sont fait passer pour des acheteurs sur les marchés et les ateliers d'ivoire, identifiés récemment et connus dans tout le bassin du Congo, et ont interviewé toutes les personnes qu’ils ont rencontrées et étant liées à l’industrie de l’ivoire. De plus, des discussions ont eu lieu ouvertement avec les principales parties prenantes, y compris des représentants des gouvernements des cinq pays.
Au cours des dernières années, l'Afrique centrale a été l'une des principales sources d'approvisionnement illégal en ivoire du commerce national d’ivoire non réglementé dans toute l'Afrique de l'Ouest et centrale, et dans les destinations étrangères, en particulier en Asie. Le rapport révèle que, dans cette sous-région, les marchés domestiques ouverts d’ivoire disparaissent principalement en raison des efforts d'application de la loi et de la concurrence avec les réseaux criminels souterrains A sa place, un commerce international sophistiqué s’installe, favorisé par un haut niveau de corruption et une faible gouvernance.
Corruption, collusion et faible pression politique
Si la législation actuelle interdit le commerce domestique de l'ivoire dans tous les pays d’Afrique centrale à l’exception du Cameroun, le rapport relate cependant que « l'interprétation de la loi dans chaque pays est vague et ambiguë, non seulement par les autorités chargées de l'application de la loi, mais aussi par de nombreux autres acteurs (...) et que son application est entravée par la corruption, impliquant souvent des responsables gouvernementaux, des ressources humaines et financières insuffisantes, une mauvaise gestion et un manque de volonté politique ».
En RDC, un commerçant d'ivoire interrogé a prétendu avoir un proche dans l'armée qui lui a fourni de l'ivoire brut. Il a également affirmé que les principaux fournisseurs sont des responsables gouvernementaux et, dans certains cas, des gardiens de la paix de l'ONU, qui ont la possibilité de se déplacer fréquemment dans le pays.
Toujours en RDC, les chercheurs ont enregistré des déclarations bien informées selon lesquelles les FARDC, l'armée officielle du pays, étaient l'un des principaux groupes responsables du braconnage des éléphants dans le parc national des Virunga. L'ivoire serait exporté par les « forces démocratiques de libération de Rwanda » (FDLR) non étatiques, à qui l'armée vendrait des armes et du matériel militaire.
Les marchés ouverts à la vente d’ivoire deviennent souterrains
Tout au long de l'enquête, les études ont montré que les marchés ouverts à la vente illégale d’ivoire dans la sous-région disparaissaient ou deviennent souterrains, souvent face à la pression croissante des autorités qui mènent des opérations fréquentes d'application de la loi. Les enquêteurs de TRAFFIC ont enregistré moins de 1 kg de produits en ivoire exposés publiquement en2014/2015 en RCA, au Congo, au Gabon et au Cameroun, contre environ 400 kg en 2007 et plus de 900 kg en 1999 parmi les quatre pays.
Le marché de l'ivoire à Kinshasa, en RDC, reste la seule exception, avec plus de 400 kg de produits en ivoire enregistrés en 2015. Cependant, la RDC s'est récemment engagée à renforcer l'application de la loi contre le marché illégal de l'ivoire à Kinshasa, une étape importante soutenue par TRAFFIC et le WWF.
L’étude révèle également une évolution des groupes d’acheteurs d’ivoire travaillé: les acheteurs chinois ont remplacé les expatriés et les touristes européens, qui étaient auparavant les principaux acheteurs. En 2014-2015, 80% des acheteurs internationaux étaient asiatiques, en particulier Chinois, mais aussi Malaisiens et Vietnamiens. Dans les études antérieures, en 2007 et 2009, d'autres nationalités ont été plus régulièrement mentionnées comme acheteurs, y compris les Français, Japonais, Coréens, Libanais, Portugais, Russes, Espagnols et Américains. Les commerçants de l'Afrique de l'Ouest ont également été mentionnés comme des acheteurs secondaires, achetant de l'ivoire brut et travaillé pour approvisionner les marchés de l'Afrique de l'Ouest et internationaux.
Renforcement des réseaux criminels internationaux
Pour d’amples informations, bien vouloir télécharger le rapport ci-dessous:
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