Sommet climat 2019 : Les chefs d’Etats africains tirent la sonnette d’alarme et exhortent les pays développés à soutenir sérieusement les efforts des pays africains
RFI-Climat: la double peine, clament les chefs d'État africains
Le sommet climat convoqué lundi par le secrétaire général de l’ONU à New York a été l’occasion pour les chefs d’État africains de présenter le bilan de leur politique de lutte contre le changement climatique. Mais aussi d’avertir que les pays les moins développés étaient aussi les plus menacés, et souvent les moins à même de faire face, seuls, à ses effets nocifs.
Pour l’essentiel, les chefs d’État africains qui se sont exprimés lundi à New York ont rendu une copie qui se ressemblait. Chacun a présenté la liste des mesures prises : ici pour préserver ou agrandir les forêts, comme la RDC, le Gabon, l’Éthiopie ou le Congo-Brazzaville, par exemple ; là pour en finir à court ou moyen terme avec les centrales électrique à diesel ou à charbon, et accélérer la marche vers la production d’énergie propre d’ici dix ou vingt ans, comme Djibouti, les Seychelles ou encore le Nigeria.
Mais tous, à l’instar du président du Sierra Leone, ont souligné une chose : les pays les plus pauvres sont aussi les plus menacés. Et l’Afrique est en première ligne. Le président djiboutien a ainsi évoqué la submersion prévisible de sa capitale à un horizon de quelques dizaines d’années. Et le président tchadien, le résultat meurtrier ces dernières années pour toute la région de la dégradation du lac Tchad.
Les orateurs africains étaient donc sur la même ligne : tout en subissant de plein fouet les effets désastreux du changement climatique, leurs pays d’une part ne pourront pas s’en sortir s’ils ne sont pas aidés. Et, d’autre part, si les pays les plus riches ne tiennent pas les promesses de l’Accord de Paris.
Des chefs d'État africain ont pris la parole
Rapporté par le journal en ligne Diacenco, ci-dessous l'économie de l'intervention du Président Félix Tshisekedi, Président de la République Démocratique du Congo (RDC):
Au cours de ces assises de l’Alliance pour les Forêts Tropicales, le Chef de l’Etat a adressé un message aux participants : « Mon pays appartient au massif forestier du Bassin du Congo. La forêt de la République Démocratique du Congo s’étend sur une superficie de 154 millions d’hectares et couvre plus de 60% des forêts du Bassin du Congo », a-t-il dit avant d’ajouter : « Des récentes études ont montré que les tourbières dans la forêt de mon pays s’étendent sur 145.500 km2, et stockent quelque 30 milliards de tonnes de carbone. Cette étendue de carbone est l’équivalent de 3 ans d’émissions de combustibles fossiles dans le monde. Ce qui fait des tourbières du Congo le complexe des tourbières tropicales le plus étendu de la planète. »
Il a démontré à l’assistance l’importance de la RDC pour ses forêts dont l’étendue est très considérable et sa disparition provoquerait une déstabilisation écologique mondiale. « Si les forêts de la République Démocratique du Congo partaient en fumée, c’est plus de 52% d’eaux douces d’Afrique qui partiraient avec elles. La disparition de cet écosystème provoquerait une grave crise écologique et déstabiliserait la stabilité du climat dans le monde », a-t-il annoncé.
Il a exhorté, dans son discours, à ses partenaires à soutenir effectivement son Gouvernement dans ses efforts pour la préservation de l’écosystème de la forêt du Congo. Ce soutien devrait se réaliser par des compensations financières sérieuses, des partenariats efficaces et le transfert des technologies afin de permettre d’œuvrer de manière durable et par une action renforcée pour l’atténuation, l’adaptation et la diminution de gaz à effet de serre à la base du réchauffement climatique de la planète. En savoir plus…
Selon RFI une synthèse des interventions des Chefs d'État africain ci-dessous:
Plusieurs chefs d’État africains se sont succédé à la tribune du sommet climat qui se tenait ce lundi à New York, à la veille de l’ouverture de l’Assemblée générale de l’ONU.
Le président du Tchad, Idriss Déby a fait valoir les initiatives du Tchad dans les secteurs de l’énergie, de l’agriculture et de la réduction des émissions de gaz à effet de serre, notamment. Mais il a aussi appelé les pays développés à soutenir sérieusement les efforts des pays africains pour faire face à un dérèglement climatique dont ils sont peu responsables.
« L'Afrique en général, et le Tchad en particulier, ne contribuant presque pas ou très faiblement aux émissions [de gaz à effets de serre], je voudrais souligner l'intérêt que nous portons à la question de la résilience. En effet, les principales conséquences du changement climatique dans mon pays sont entre autres la baisse et la variabilité pluviométriques, les sécheresses, la baisse des productions agricoles, l'assèchement et le rétrécissement des cours d'eau comme le lac Tchad, les inondations, les vagues de chaleur, les vents violents, l'avancée inquiétante du désert, la famine et l'exode rural faisant le lit de la menace terroriste. »
Muhammadu Buhari a de son côté dit qu’il partageait le sentiment du secrétaire général de l’ONU, selon lequel « le monde se trouve au bord de calamités catastrophiques ». Et il a aussi détaillé plusieurs mesures que le Nigeria compte prendre pour répondre à l’appel des Nations unies.
« Nous allons faire des gestes concrets pour exploiter les idées innovantes, notamment en incluant la jeunesse pour la prise de décision, inclusion qui fait partie de notre idée d’une gouvernance globale sur le climat. Nous mobiliserons la jeunesse nigériane pour planter 25 millions d’arbres pour augmenter notre puits carbone. Dans le secteur de l’énergie, le Nigeria est actuellement en train de diversifier ses sources d’énergie, pour accomplir la transition depuis un système énergétique basé sur le pétrole, vers des énergies basées sur l’eau, le soleil, le vent, la biomasse et le nucléaire. Le Nigeria est plus particulièrement engagé pour parvenir à 30% d’énergies propres ou renouvelables d’ici 2030. Ceci dans la perspective de réduire nos émissions de dioxine de carbone de 179 millions de tonnes par an d’ici 2030. »
Le président de la République de Djibouti Ismaël Omar Guelleh a énuméré les mesures de soutien prises par son gouvernement à l’agriculture et ses efforts de transformation du secteur de l’énergie. Il a notamment annoncé que Djibouti parviendrait à 100% d’énergies renouvelables en 2030. Mais il a aussi rappelé que chaque pays était confronté à sa manière au dérèglement climatique. Et que pour son pays, les conséquences prévisibles étaient catastrophiques.
« Mon pays est particulièrement exposé à de nombreux aléas climatiques, les plus fréquents et les plus destructeurs étant les sécheresses et les inondations. Par ailleurs, une pluviométrie rare, impactant négativement les activités agricoles des populations rurales et la disponibilité des ressources en eau dans l'ensemble du territoire touchent régulièrement les pays et affaiblissent la résilience des populations et des infrastructures. Djibouti doit également se préparer à d'autres aléas climatiques dans le moyen et le long terme comme les cyclones et la montée du niveau marin dont les projections à l'horizon 2100 montrent l'inondation d'une partie importante de notre capitale. Ces évènements climatiques sont pour la plupart inhabituels et risquent de se multiplier et de s'intensifier à l'avenir. »
Le président du Sierra Leone Julius Maada Bio a lancé un avertissement. Pour lui, les pays les moins développés sont non seulement les plus menacés par le dérèglement du climat, mais aussi les moins à même de faire face, seuls, à la menace.
« Je rends hommage au secrétaire général de l’ONU d’avoir convoqué ce sommet très important. Parce que l’impact du changement climatique est déjà durement éprouvé dans tous nos pays, et spécialement dans les nôtres, les pays en développement. Le Sierra Leone par exemple a été classé parmi les trois pays les plus menacés par les effets du changement climatique. La menace est réelle et présente. Et elle pourrait être un obstacle aux efforts pour atteindre les objectifs de développement durable, si une action urgente n’était pas engagée pour appliquer intégralement l’accord de Paris, qui est la feuille de route sur laquelle nous nous sommes tous engagés. ». En savoir plus...
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Pour limiter une fois pour toutes le réchauffement climatique, les pays africains souhaitent que les plans d’action en matière environnementale de chaque pays soient rendus juridiquement contraignants afin de garantir la réalisation des objectifs de l'Accord de Paris de 2015.
Les gouvernements africains comptent également demander une aide financière internationale pour mettre en œuvre leurs propres plans visant à freiner les émissions de gaz à effet de serre. Ils espèrent ainsi aider leurs populations à s'adapter à des conditions climatiques extrêmes comme la montée du niveau des océans.
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