Sciencesetavenir : Le changement climatique pose un risque "extrême" pour deux tiers des villes africaines
Un rapport émanant d'un cabinet de conseil met en garde sur la vulnérabilité économique au changement climatique, qui concerne tout particulièrement les grandes villes africaines.
Les menaces liées au changement climatique font peser un risque "extrême" aux deux tiers des villes africaines, en raison de la hausse de la population et d'infrastructures médiocres, selon un rapport publié le 14 novembre 2018 par le cabinet de conseil Verisk Maplecroft. Celui-ci s'est basé sur 50 sources de données existantes, incluant les modèles climatiques, les facteurs climatiques, en passant par les projections démographiques. De quoi bâtir un "index de vulnérabilité au changement climatique 2018". Cet index ne considère pas seulement l'impact direct du réchauffement climatique sur les populations... mais surtout les risques pour la croissance économique du continent.
La croissance démographique africaine complique la résilience aux chocs climatiques
L'ONU estime que 86 des 100 villes mondiales à la croissance démographique la plus importante sont en Afrique. Selon le rapport de Verisk Maplecroft, la capitale centrafricaine Bangui, la capitale du Libéria Monrovia et Mbuji-Mayi en République démocratique du Congo sont les trois villes les plus à risque. Le rapport "évalue la capacité à résister aux chocs climatiques et c'est cela qui fait que les villes africaines sont plus à risque que le reste du monde", a commenté Niall Smith, analyste chez Verisk Maplecroft.
DÉMOGRAPHIE. Huit villes africaines figurent au total dans les dix les plus à risque, dont Kinshasa, où les 13,2 millions d'habitants sont déjà régulièrement victimes notamment d'inondations. Avec la hausse de la population estimée à 26,7 millions d'ici 2035, les perturbations liées aux événements météo risquent d'augmenter. "La hausse de la population urbaine à cette allure va sans aucun doute intensifier le profil de risque déjà alarmant de la ville", selon les auteurs, qui pointent du doigt les problèmes auxquels font déjà face les mégalopoles africaines, comme le manque d'accès à l'eau potable.
895 milliards de dollars du PIB en Afrique concerné par ce "risque extrême"
Reste que l'enjeu de ce rapport est surtout d'évaluer le risque pour les actifs économiques... "Nous ne disons pas de ne pas investir dans ces lieux", a assuré à l'AFP Richard Hewston, également analyste chez Verisk Maplecroft, invitant les investisseurs à y aller "avec les yeux ouverts". Selon le rapport, la part du PIB en Afrique concernée par ce "risque extrême" pourrait passer de 895 milliards de dollars (aujourd'hui) à plus de 1397 milliards de dollars en 2023.
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