Les partenaires du PFBC présents à Yaoundé en concertation avec la Facilitation
L’évènement phare de la visite du Facilitateur dans le Bassin du Congo reste l’importante réunion d’échanges des partenaires du PFBC, présents à Yaoundé sur l’état de mise en œuvre de la feuille de route et les grands défis de l’heure dans le Bassin du Congo. Cette réunion a été suivie d’une réception offerte par la Haut Commissaire du Canada au Cameroun.
La réunion s’est tenue dans la salle du Bureau d'Appui à la Coopération Canadienne à Yaoundé (Cameroun), le 24 mars 2011 de 15 :00 à 17 :00. Une trentaine de participants membre du PFBC ont pris part aux travaux qui portait sur les points suivants: (1) Vision, mission et objectifs opérationnel du PFBC (2) État de la mise en œuvre de la feuille de route de la Facilitation (3) Principaux évènements CCR, trois Bassins, COP (4) Harmonisation des appuis des partenaires en appui à la COMIFAC (5) Performance et synergies entre COMIFAC -PFBC et Facilitation (6) Gouvernance au sein du PFBC.
1. Vision, mission et objectifs opérationnels du PFBC
Abordant le premier point à l’ordre de jour, le Facilitateur du PFBC est revenu sur le bien fondé de la réunion qui tire sa source de la dernière évaluation germano canadienne du PFBC qui recommandait le renforcement du sentiment d’appartenance des membres et la gouvernance au sein du PFBC. Il a relevé que le PFBC comme cadre de coopération, un espace non contraignant de dialogue et de concertation, peut aider chaque partenaire à atteindre ses propres objectifs. Toujours s’appuyant sur la dernière évaluation, il semblait nécessaire d’informer d’avantage sur le concept, vision, mission et objectifs opérationnels du PFBC. M. Grenier a plaidé à cet effet de l'envergure et la nécessité pour le PFBC de se doter et à s’approprier de ces concepts.
Concernant la vision, le Facilitateur a proposé aux partenaires celle suivante : « Les Ecosystèmes Forestiers d’Afrique Centrale sont gérés durablement, les ressources de la biodiversité sauvegardées pour le bien-être des populations par la mutualisation des contributions techniques et financières des partenaires ». La Mission serait dans ce cas : « Proposer l'harmonisation des interventions des partenaires ». Cette, devant s’accomplir en réunissant les membres du PFBC autour des 10 axes du PC, en facilitant la compréhension de chacun de ces axes par les membres et en faisant circuler l'information entre les partenaires. Parlant des principes du PFBC, il a pointé « le respect des opinions diversifiées des partenaires, le respect des connaissances acquises (locales et scientifiques), la distribution équitable des bénéfices ». Revenant sur les objectifs opérationnels du PFBC, il en a cité 17 axée entre autres sur l’intégration des dimensions économiques, sociales et environnementales, le dialogue multi-acteurs dans l’aménagement du territoire et des ressources, le renforcement des points focaux, les groupes de travail de et des coordinations nationales de la COMIFAC et le plaidoyer pour le financement de la COMIFAC et la redynamisation des groupes de travail de la COMIFAC. Pour finir ce point à l’ordre de jour, il a mis l’accent sur le rôle de la Facilitation qui est l’harmonisation, la coordination des interventions des partenaires en vue de l’amélioration de l’efficacité des contributions techniques et financières des Partenaires.
2.État de la mise en œuvre de la feuille de route de la Facilitation du PFBC
Afin de mieux exposer les résultats obtenus par la Facilitation du PFBC depuis Kinshasa, le Facilitateur a décrit pour chaque axe stratégique de la feuille de route de la Facilitation, les succès retentissant déjà acquis. C’est ainsi que pour l’axe 1 Appui aux politiques et à leur harmonisation en Afrique Centrale, il a souligné entre autre sur des Accords, conventions et enjeux internationaux, la contribution de la Facilitation pour dans l’organisation de deux « side event » en marge des grandes réunions internationale, notamment: (1) en marge de l’Assemblée Général de l’OIBT à Yokohama conjointement organisé avec IFIA, FSC sous le thème : «les leçons apprises sur la certification forestière dans le Bassin du Congo »(2) en marge du FNUF à New York, organisé avec la CEEAC sous le Thème : « Contribution des forêts dans le développement durables des pays d’Afrique centrale ». Par ailleurs, toujours sur le plan international, le Facilitateur délégué a participé et défendu les intérêts du Bassin du Congo lors d’une une réunion de haut niveau sur la crise alimentaires et énergie, de même qu’il a exposé sur les forêts model en Afrique central en marge du FNUF. A cette occasion l’équipe de la Facilitation a pu mobiliser le FNUF pour le Bassin du Congo et une promesse de présence d’un membre du secrétariat exécutif du FNUF au prochain CCR du PFBC a été acquise. Au sujet des prochains enjeux internationaux pour le Bassin du Congo, le Facilitateur a annoncé les « side event », notamment en octobre lors de la CCD, à Durban en Afrique du Sud lors de la COP 17 UNFCCC et en marge de l’assemblée générale du FSC en Malaysie. Concernant la mise en œuvre des recommandations de Nagoya et de Cancun, le Facilitateur a annoncé que ce sera l’objet d’une journée en marge du CCR de Bujumbura au Burundi des 25-27 mai 2011. Cette journée REDD/Nagoya éclaire sur la volonté de la Facilitation de travailler dans l’harmonisation, la coordination et le dialogue de ces partenaires sur les sujets internationaux émergents impliquant le Bassin du Congo, par l’occasion le draft de programme, les termes de références ont été distribués aux participantes séances tenantes pour commentaires.
En ce concerne la réduction de la pauvreté, M. Grenier a annoncé une étude sur les contributions économiques et sociales des forêts aux pays d’Afrique centrale. Elle va être conduite par les partenaires de la recherche et sera inscrit dans l’EDF 2012. La Facilitation a travaillé à l’intermédiation pour les programmes et projets des partenaires du PFBC et des pays de l’espace COMIFAC. Dans ce sens la Facilitation étant une source d’information et d’accompagnement des partenaires dans l’élaboration, la mise en œuvre des projets et programmes pour le Bassin du Congo. En outre, la Facilitation a utilisé toutes les tribunes et occasions qui lui étaient offerte afin de faire le plaidoyer pour que la réduction de la pauvreté soit au centre de toutes les préoccupations, projets et programmes des partenaires. Un accent a été toujours tourné vers les premiers bénéficiaires qui sont les communautés locales et autochtones.
Revenant sur l’axe stratégique 2 : Appui à la COMIFAC, le Facilitateur a plaidé pour le renforcement des capacités de la COMIFAC et a encouragé les Partenaires techiniques et financiers à mieux coordonner leurs efforts et activités en Appui à la COMIFAC. Il s’est félicité du fonctionnement de la Plate forme d’appui à la COMIFAC. Une fois de plus, il a saisi l’occasion pour rafraichir les participants sur la nécessité de la mise en œuvre du mécanisme de financement autonome de la COMIFAC (MFA). Il a souligné la mobilisation par la Facilitation du PFBC des ambassadeurs des pays ex facilitateurs du PFBC dans une campagne de plaidoyer pour le MFA. Un des points culminant de cette initiative fut au Cameroun avec la rencontre des Ambassadeurs avec le ministre des finances du Cameroun, qui s’est lui-même montré favorable. Ce dernier a porté ce message lors du segment des ministres des finances en préparation au sommet des Chefs d’Etats et de gouvernements de la CEEAC en présence du Secrétaire Exécutif de la COMIFAC. Au sujet du site Web du PFBC, le Facilitateur a annoncé que bientôt sera mis en place un marché d’informations pour les projets et programmes du Bassin du Congo (appel d’offre à projet et des projets sollicitant des financements). Il a par ailleurs pointé à partir d’une brochure du FSC sur le guide simplifié de la Certification, montrer la nécessité de faire aussi une communication en direction des populations locales qui sont premiers bénéficiaires du PFBC. Au sujet des nouveaux membres du PFBC, il a informé les participants de l’agrandissement du PFBC avec déjà 5 nouvelles adhésions (IRD, PEFC, ICRAF, RAFM, VSO).
3. Principaux évènements à venir CCR, trois Bassins, COP
A l’issue l’état de mise en œuvre de la feuille de route de la Facilitation du PFBC, comme prévue dans l’ordre du jour, une discussion a été ouverte sur le sommet des trois bassins tropicaux. Revenant sur les dates de la tenue du sommet, M. Grenier a annoncé que le sommet est prévue se tenir du 31 mai au 3 juin 2011 à Brazzaville. Le CIFOR, intervenant à sa suite, a signalé leur présence dans tous les trois Bassins en questions et souligné qu’il serait prêt à se mobiliser pour ce sommet en organisant par exemple un « side event », la « Forest Day ». La seule limite pour lui reste le manque d’informations. M. Kenneth Angu du programme UICN/CARPE abordant dans ce sens a relevé la nécessité qu’il y ait une communication autour du sommet (un draft de document d’orientation, de programme etc.). C’est alors que le Secrétaire Exécutif de la COMIFAC, faisant un bref compte rendu de la réunion qu’il avait eu avec S.E. le ministre Djombo a révélé quelque éléments clés du programme du sommet entre autres une réunion technique des experts du 15 au 17 mai à Rio au Brésil, la deuxième réunion des expert du 31 mai au 1 juin à Brazzaville, le 2 juin la réunion des ministres et le 3 juin le segment des chefs d’États. Répondant au CIFOR, le SE COMIFA a dit qu’il faudrait attendre la mission qui devra se rendre à Brazzaville dans les prochains jours, en vue de clarifier toutes ces questions. Elie Hakizumwami, Directeur régional du FSC a voulu savoir les membres de ces comités techniques. Le SE COMIFAC a répondu en ces termes « au stade actuel il n’y a pas encore de membre dans ce comité ». Il informera les participants de ce qu’un projet de résolution pour le sommet en cours de rédaction et un premier draft devra être disponible le 15 avril. C’est cette résolution ou déclaration qui sera travaillé dans les deux réunions techniques des experts. Par ailleurs, il a informé les participants de ce que le sommet sera présidé par la France et le Brésil. Ce choix se justifierait de ce que le Congo aurait fait une demande de financement au Partenariat REDD+. Serge, Ngendakumana de l’ICRAF est revenu sur les questions des « sides events » demandant que ce soit clarifié au plutôt possible et que les partenaires soient coordonnées dans l’organisation. Suites à ces échanges fructueux, les participants ont sollicité la Facilitation de les aider à faire ressortir les informations sur le sommet des trois bassins tropicaux au Congo. Concluant cet élément d’ordre de jour, le Facilitateur a souligné le bien fondé de ce sommet pour le Bassin du Congo en général et tous les pays de l’espace COMIFAC.
4. Harmonisation des appuis des partenaires en appui à la COMIFAC
A la suite d’une courte introduction de M. Grenier, un des participants à apporter des précisions d'une part sur les réunions du Comité de Coordination de la COMIFAC, impliquant tous les membres du Secrétariat Exécutif, qui se réunirait une fois par mois et d'autre part la plate forme d’appui à la COMIFAC comme plateforme des partenaires. De son point de vue, la coordination de la COMIFAC est conduite par la COMIFAC elle-même. Tandis que, la plate forme d’appui à la COMIFAC est une structure légère de concertation entre les partenaires. Ce n’est pas une instance de coordination de la COMIFAC, mais des partenaires de la COMIFAC. Toute fois il a tenu à noter que l’harmonisation des interventions des partenaires est très ambitieux et difficile en pratiquer «tous nous sommes des loups… des concurrents » a-t-il renchéri. Pour finir, il a montré l’importance de la plate forme d’appui à la COMIFAC qui s'évertue essentiellement à éviter des doublons dans les interventions des partenaires de la COMIFAC.
Un autre participant abordant dans le même sens a relevé que la plate forme d’appui est pratique dans la coordination des partenaires, elle répond à la question de « comment mieux harmoniser les interventions des partenaires ». Il s’agit des partenaires qui sont sur place à Yaoundé et non ailleurs.
En conclusion, les participants se sont félicité de la mise place et le fonctionnement de la plate forme et ont plaidé pour une participation du SE COMIFAC lors des réunions.
5. Performance et synergies entre COMIFAC - PFBC et Facilitation
Les échanges ont porté essentiellement sur les trois instances complémentaires que sont la COMIFAC, le PFBC et la Facilitation du PFBC afin de lever le voile de confusion qui existe dans la compréhension de ces trois instances dans l’espace COMIFAC. Le document rédigé par la Facilitation du PFBC à ce sujet a fait l’objet d’un examen par les participants.
6. Gouvernance au sein du PFBC
Le Facilitateur est revenu sur l’ancienne évaluation du PFBC qui soulignait beaucoup d’indiscipline dans le comportement des partenaires. Une des recommandations fortes de cette évaluation était de pourvoir un code de conduite des membres du PFBC.S’en ait suivi une discussion intenses des participants. Certains ont plaidé pour un minimum de régulation au sien du PFBC dans le but d’une réelle mutualité d’intérêt et d’action : «on n’est pas membre au hasard » s’est écrié un des participants. Dans un partenariat, « s’il n’y a pas un minimum de règle, on risque de dépenser beaucoup d’énergie pour rien surtout, si chacun va à sa guise … » s’est écrié un autre participant. Conséquence, il est difficile aux partenaires de se coordonner, exemple organiser les partenaires autour du REDD. C’est pourquoi, ceux-ci soutienne fortement l’idée d’une certaine régulation, un minimum de cadrage entre les membres du PFBC. Un Participant toujours pour appuyer cette nécessité du code de bonne conduite a relevé au sujet de la collecte des informations pour l’Etat des forêts (EDF), la difficulté très souvent rencontrée pour obtenir des informations des partenaires. « Il faut éviter que le PFBC ne devienne une foire » a t’il conclu. Soutenant cette idée de « réguler » le PFBC, un participant a souligné que c’est bien depuis la Facilitation française, que cette idée de code de conduite a germé au sein du PFBC aussi bien que la nécessité de réguler les interventions des partenaires. Il pense qu’il faut trouver un system d’évaluation, de suivi des membres du PFBC. Un autre abordant dans le même sens s’est demandé si l’adhésion au PFBC devrait se limiter uniquement à une lettre envoyé au Facilitateur. Il faut trouver un moyen d’évaluer les partenaires.
En opposition de ceux qui veulent la régulation, d’autres participants ont apporté des réserves pour un code de conduite en soulignant la nature du PFBC qui est de type II, donc sur une base volontaire. Ils pensent que l’introduction de la régulation au sein du PFBC sera synonyme de perte des membres. Ils ne croient pas que ce soit en formalisant qui induirait la discipline au sein du PFBC.
Au vue de ces échanges, il y a lieu de s'intéresser à la poursuite des échanges fructueux sur la nécessité du PFBC de se doter d’un code de conduite des membres, marqués d'un côté par la volonté de plus en plus prononcée de certains partenaires de voir ce code être fait, et qui donnerait ainsi au PFBC de continuer à offrir une plateforme organisée et structurée de rencontres dans l'esprit du cadre de coopération.
Clôturant cette réunion riche d’échanges et d’informations, M. Grenier a avant de souhaiter bonne chance à chacun dans ses projets et programmes, remercié tous les partenaires pour leur participation massive et active aux discussions et les différentes contributions qui sont les bienvenues dans la consolidation du Partenariat.
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