Communiqué Final de la 16ème Réunion des Parties du Partenariat pour les Forêts du Bassin du Congo – Kigali, Rwanda- du 21 au 25 novembre 2016
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Du 21 au 25 novembre 2016, les Parties du Partenariat pour les Forêts du Bassin du Congo (PFBC) se sont réunies à Kigali au Rwanda, pour leur 16ème réunion. Les Parties ont exprimé leurs sincères remerciements aux autorités rwandaises pour leur hospitalité et pour leurs contributions au succès de cette Réunion des Parties du PFBC organisé pour la première fois au Rwanda.
La réunion a rassemblé environ 450 participants représentant des pays du Bassin du Congo, des bailleurs de fonds, des organisations internationales, des ONG, des représentants d’institutions de recherche et le secteur privé. La cérémonie d’ouverture a été présidée par l’Honorable Dr Vincent Biruta, Ministre des Ressources Naturelles du Rwanda. Elle a été rehaussée par la présence effective de Son Excellence Madame Rosalie Matondo, Ministre de l’Économie Forestière et du Développement Durable et de l’environnement de la République du Congo, de Madame Francesca di Mauro, Chef d’Unité pour l’Afrique Centrale à la Commission européenne, de Dr Daniel Reifsnyder, Secrétaire d’État Adjoint en charge de l’environnement, et de Son Excellence Monsieur Raymond Mbitikon, Secrétaire Exécutif de la COMIFAC. Des exposés liminaires on été prononcé par Monsieur Anders Henriksson, Facilitateur de l’Union européenne du PFBC, par Monsieur Kaddu Sebunya, Président, African Wildlife Foundation, et par Monsieur Praveen Moman, Fondateur et Directeur Générale, Volcanoes Safaris.
La réunion a débuté par un segment technique constitué de cinq volets thématiques (Streams) rehaussés par des exposés inauguraux de son Excellence Monsieur Henri Djombo, Ministre d’État, Ministre de l’Agriculture, de l’élevage et de la pêche de la République du Congo et Monsieur Armand Guy Zounguere-Sokambi, Vice Président de la Banque de Développement des Etats de l'Afrique Centrale (BDEAC). Ces Streams ont été suivis par un segment politique comprenant des réunions des collèges du PFBC, nouvellement créés, ainsi que la session inaugurale du Conseil du PFBC qui a été suivie d'une session de clôture plénière de haut niveau.
Une exposition et des événements connexes ont également été organisés.
Les principaux résultats des travaux sont les suivants:
- Les Parties ont convenu de la nécessité de renforcer la coopération au sein du PFBC, notamment en mettant en exergue la valeur ajoutée du Partenariat, en attribuant également plus de crédit et de visibilité à cette plate-forme régionale commune et à travers une prise de responsabilité commune pour son fonctionnement et son développement ;
- Les nouvelles structures de coopération au sein du Partenariat, à savoir, les collèges et le Conseil du PFBC, ont été créés et ont commencé leurs activités. Ces structures visent à renforcer les opportunités de dialogues et d'échanges au sein d'un Partenariat dont le nombre de membres a considérablement augmenté depuis sa création ;
- Une version actualisée du Cadre de Coopération du PFBC, qui reflète la création des nouvelles structures de coopération, a été adoptée ;
- Les parties ont convenu d'entamer un dialogue structuré dans les collèges et au sein du Conseil du PFBC en vue d'arriver à une description claire des priorités dont les partenaires se sont accordés d’axer la coopération du PFBC au cours de la période de 3-5 ans à venir et qui sera adoptée à la prochaine Réunion des Parties.
- Afin d'accroître l'impact des actions du Partenariat sur les décisions qui affectent lesforêts du Bassin du Congo, les Parties ont convenu de:
- Trouver des moyens de coopérer avec d'autres secteurs clés au-delà de la foresterie et de l'environnement, comme l'agriculture, l'exploitation minière et l'exploration pétrolière;
- Promouvoir de manière significative un engagement renforcé du Partenariat avec les entités du secteur privé ;
- Les Parties ont exprimé leur préoccupation au sujet des difficultés financières actuelles auxquelles la COMIFAC et la CEEAC font face et pour la mise en place d’un mécanisme durable pour le financement de ces organisations régionales qui reflète l'appropriation de ces organisations par leurs Etats membres ;
- Les Parties ont également souligné l'urgence de clarifier les rôles respectifs et les relations de travail entre la COMIFAC et la CEEAC ceci en vue d'améliorer l'efficacité de la coopération régionale sur les questions pertinentes liées aux forêts du Bassin du Congo ;
- Les sessions thématiques sont arrivées à un certain nombre de recommandations sur les principales questions liées à la protection et la gestion durable des forêts du Bassin du Congo, notamment le changement climatique, ainsi qu’un nombre d'autres documents et d’outils précieux pour les partenaires du PFBC. Les principales recommandations de ces sessions thématiques sont décrites ci-dessous. Des textes plus complets se trouvent dans l’Annexe à ce communiqué.
Les politiques de gestion forestière et l’aménagement du territoire
Dans l’ensemble des pays forestiers du Bassin du Congo, les menaces qui pèsent sur les forêts proviennent chaque jour davantage de secteurs non forestiers : la conversion des forêts pour les plantations agro-industrielles, l’expansion du secteur minier, le développement des infrastructures de transport, etc. A cet égard, les partenaires sont unanimes pour reconnaître que les perspectives d’avenir des forêts du Bassin du Congo dépendent en grande partie des choix politiques qui vont être opérés par les Etats en matière d’utilisation des terres, et que les stratégies d’aménagement du territoire sont donc déterminantes dès aujourd’hui.
Pour la mise en œuvre de ces stratégies, qui se fera forcément au niveau intersectoriel, il est essentiel que les Etats valorisent au maximum les exercices de macro zonage et de micro zonage déjà en cours depuis plusieurs années dans le secteur forestier. Les politiques d’aménagement du territoire doivent être compatible avec la préservation des fonctions éco-systémiques locales et globales des massifs forestiers et faire l’objet d’une haute priorité politique. Elles doivent également être accompagnées d’outils de gestion de l’information transparents et accessibles à l’ensemble des parties prenantes. Le rôle de l’OFAC (Observatoire des Forêts d’Afrique Centrale) dans l’élaboration et la gestion intégrée de ces outils à l’échelle régionale doit également être confirmé par les Etats de la sous région et bénéficier de l’engagement technique et financier de l’ensemble des partenaires du PFBC.
Les approches de gestion et les capacités de réaction dans les aires protégées
Au regard de l’ampleur prise par le braconnage et le trafic illicite de la faune sauvage dans la sous-région, les participants considèrent nécessaire de doter les aires protégées d’une capacité de réaction rapide et de dissuasion associant les forces de l’ordre, les militaires et les services d’intelligence, en fonction des niveaux de stabilité et de sécurité spécifique prévalant dans les différents pays. Ceci doit inclure toute la question du renforcement des capacités, de mise en place de systèmes de sécurité sociale adaptés à la situation sécuritaire spécifique des éco gardes, ainsi que d’association des communautés à la base.
La question de la mise à jour des politiques, des textes des lois et des outils opérationnels demeure aussi une nécessité pour accompagner cette nouvelle vision de la gestion des aires protégées et de la lutte anti braconnage.
Les Partenariats Public Privé (PPP) dans la gestion des aires protégées
A cote des autres alternatives économiques à promouvoir dans et en dehors des aires protégées, les Partenariats Public Privé ont été mis en exergue comme un modèle qui a un succès avéré dans des bonnes circonstances.
Les stratégies d’atténuation et d’adaptation dans le cadre de la lutte contre le changement climatique
La COMIFAC doit accompagner l’ensemble des pays de la sous-région dans le processus de révision et de mise en œuvre des CDN (contributions déterminées au niveau national), en capitalisant sur les acquis des programmes existants. À cet effet, il est souligné la nécessité de mettre en place une facilité sous régionale pour faciliter l’accès des pays à la finance climatique ; et il est demandé aux partenaires financiers de promouvoir un équilibre géographique dans la distribution des ressources de la finance climatique.
Les partenaires sont invités à appuyer les pays de l’Afrique centrale dans leurs efforts pour transformer l’agriculture en opportunité pour lutter contre les changements climatiques, nourrir les populations, fournir de l’emploi aux jeunes et assurer un développement maîtrisé des modèles agro-industriels.
La durabilité du financement climatique, plus spécifiquement pour répondre aux questions d’adaptation, doit faire l’objet d’une attention particulière dans les plateformes d’échange entre les pays de l’Afrique Centrale et leurs partenaires.
L’implication du secteur privé
Le renforcement de l’engagement des acteurs du secteur privé est nécessaire au sein du Partenariat, tant pour les opérateurs forestiers que plus largement pour les acteurs qui opèrent dans les zones forestières. A cette fin, le PFBC doit activement inciter les Etats de la sous-région à améliorer la sécurisation de l’environnement juridique, pour permettre aux opérateurs privés d’investir. La transparence et le partage des données dans la gestion publique des ressources naturelles, de même que l’implication des opérateurs privés dans les démarches d’aménagement du territoire sont d’autres éléments pour renforcer la confiance des investisseurs.
L’approche FLEGT, dans laquelle plusieurs Etats de la sous-région sont engagés, doit être utilisée, le cas échéant, pour renforcer la transparence et permettre le développement d’outils de traçabilité pragmatiques, efficaces et facilement utilisables par les opérateurs.
De nouveaux instruments pour neutraliser l’impact environnemental du secteur agro-alimentaire en zone forestière sont actuellement développés. Les Etats de la COMIFAC doivent intégrer de tels outils, et le Partenariat œuvrer à leur promotion et à leur diffusion. Fondamentalement il devient nécessaire de créer des cadres innovants conciliant les objectifs de conservation avec les standards et les modes de planification du secteur privé.
Les petites et moyennes entreprises artisanales exploitant et commercialisant le bois et les produits forestiers non ligneux devrait être mieux intégrées dans le cadre législative et les systèmes de loi et reconnues comme acteurs économiques.
La formation et la recherche
L’OFAC a un rôle essentiel à jouer pour centraliser et diffuser les résultats des projets et de la recherche scientifique, notamment par la production de notes d’orientation stratégique, la création de pages dédiées sur son site internet et la mise à disposition de forums de discussion en ligne.
Les pays de l’espace COMIFAC et l’ensemble des partenaires du PFBC sont invités à renforcer leur appui à la recherche appliquée et à la formation. Les institutions de recherche et les universités doivent se concerter avec le secteur privé pour mettre en place des formations adaptées aux besoins des acteurs du secteur privé impliqués dans la gestion durable des ressources naturelles.
Image: Raoul SEUMENI et Jerome GUEFACK
Pour en savoir, bien vouloir télécharger ci-dessous le Communiqué Final de la 16ème Réunion des Parties du Partenariat pour les Forêts du Bassin du Congo – Kigali, Rwanda- du 21 au 25 novembre 2016
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