lemonde : Dans le bassin du Congo, les Pygmées persécutés au nom de la protection de la nature
Deux grandes ONG environnementales sont visées par les accusations de Survival International.
Il ne s’agit pas de bavures isolées. Les témoignages de Pygmées rassemblés par l’ONG Survival International dans trois pays du bassin du Congo – Cameroun, Centrafrique et Congo-Brazzaville – font la lumière sur les violences infligées aux peuples des forêts pour les tenir à distance des aires naturelles protégées.
La lecture du rapport intitulé « Comment allons-nous survivre ? La destruction des tribus du bassin du Congo au nom de la conservation ? », auquel Le Monde a pu avoir accès en exclusivité, laisse un profond sentiment de malaise.
Près de trente ans après les grandes campagnes pour la défense des peuples autochtones contre le « colonialisme vert » des ONG environnementales, leurs droits, pourtant officiellement reconnus par ces organisations, ne seraient dans cette région du monde qu’une réalité de papier, et les agressions, parfois mortelles, n’auraient jamais cessé.
« Colonialisme vert »
Parmi les dizaines de témoignages, on peut lire ces mots d’un Baka du district de Souanké, au Cameroun :
« Ils ont fouillé ma maison sans rien trouver. Puis ils ont pris la machette sous mon lit et m’ont menacé : nous allons te trancher la gorge parce que tu caches des braconniers. »
D’autres rapportent le cas d’une femme enceinte ayant fait une fausse couche en fuyant des rangers près du parc national de Nki, au Cameroun, d’un homme dont le tendon d’Achille a été sectionné à la machette, toujours au Cameroun, et, partout, de campements détruits, d’hommes battus, humiliés, punis pour avoir pénétré dans les zones interdites pour y chercher de la nourriture.
Lire aussi : Le WWF accusé de « violation des droits de l’homme » au Cameroun
Survival International, qui travaille de longue date aux côtés de ces populations marginalisées, retrace l’histoire de ces relations conflictuelles en exhumant des témoignages remontant au début des années 1990. Les derniers ont été recueillis cette année dans le sud-ouest du Cameroun et au Congo et, en 2016, à l’extrême sud-est de la Centrafrique.
Au cours de la période, une dizaine de parcs nationaux ont été créés dans cette région dont la biodiversité est parmi les plus riches au monde. Certaines, comme la réserve d’Odzala-Kokoua, couvrent des superficies immenses de plus de 100 000 km² et ont été dessinées en absorbant les terres où vivaient des milliers de Baka et de Bayaka.
Deux ONG sont visées par les accusations de Survival : la suisse WWF (World Wildlife Fund, Fonds mondial pour la nature) et l’américaine WCS (Wildlife Conservation Society, société pour la conservation de la vie sauvage). Très implantées dans le bassin du Congo, elles jouent un rôle de premier plan dans la mise en œuvre des politiques de protection de la nature des gouvernements locaux et reçoivent pour cela d’importants financements des bailleurs étrangers. La gestion des aires protégées leur est ainsi souvent directement confiée et, avec elle, celle des milices antibraconnage, protagonistes des exactions commises à l’encontre des Pygmées. Elles conseillent aussi les entreprises forestières.
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