InfocongoTribune : La corruption et la déforestation illégale vont de pair
Le meilleur moyen de les combattre consiste à renforcer les droits fonciers des communautés et à consolider la démocratie, selon Brice Böhmer de Transparency International et Marie-Ange Kalenga de Fern.
Qu’ont en commun le Brésil, le Congo, le Honduras et le Vietnam? Ce sont tous des pays forestiers riches en ressources qui se trouvent au bas de l’Index de perception de la corruption (IPC), un outil mondial de mesure de la corruption dans le secteur public.
Ces pays sont tous situés dans les trois plus importants bassins de forêts tropicales du monde, qui abritent une part importante de la biodiversité mondiale. Le préserver est important non seulement pour le climat, mais également pour des milliards de femmes et d’hommes qui dépendent des ressources forestières pour survivre.
Depuis 1995, Transparency International effectue un classement de tous les pays sur l’IPC. Le dernier rapport est sans appel : la grande majorité des pays évalués ont peu ou pas progressé dans la lutte contre la corruption. C’est le cas de la plupart des pays africains disposant de vastes forêts.
L ‘impact de la corruption ne doit pas être sous-estimé
Environ 41 % des Africains vivent dans la pauvreté, alors même que l’on estime à 50 milliards de dollars les avoirs volés qui sont détournés chaque année hors du continent, montant qui pourrait être investi dans des emplois et des services sociaux. En Afrique subsaharienne, un citoyen sur deux déclare avoir payé un pot-de-vin pour des services fonciers tels que l’enregistrement d’un titre foncier pour le domicile familial. Dans les pays forestiers, les communautés locales et populations autochtones sont particulièrement exposées à la corruption. La collusion entre les intérêts puissants des entreprises et l’exploitation forestière illégale détruisent leurs moyens de subsistance et dégradent leur environnement.
L’Afrique centrale abrite la deuxième plus grande forêt tropicale du monde et des ressources naturelles considérables, notamment des minéraux, du pétrole et du bois. Pourtant, de nombreux pays de la région affichent de très mauvaises performances en lien avec l’IPC. Certains sont aux prises avec une crise prolongée, tels que la République centrafricaine et la République démocratique du Congo (RDC) ; d’autres, comme le Cameroun, le Gabon et la République du Congo, sont confrontés à des troubles sociaux récurrents et à des élections contestées.
Il serait facile d’affirmer que ces pays aux nombreuses richesses naturelles souffrent d’une malédiction des ressources, mais la réalité est bien plus complexe.
L’absence d’espace démocratique véritable
Des institutions fortes et démocratiques sont essentielles pour lutter contre la corruption. Mais les groupes marginalisés n’ont toujours pas voix au chapitre. Les droits fonciers des peuples autochtones et des communautés locales continuent d’être violés ou non reconnus. Même lorsque ces droits sont reconnus, ils ne sont souvent pas exercés dans la pratique. Le manque d’accès à la justice et à l’information signifie que les communautés locales ne peuvent pas revendiquer leurs droits ni les retombées de l’exploitation forestière sur leurs terres.
Certains ont cependant le courage de s’exprimer, notamment en RDC où un ancien directeur du ministère chargé de la gestion des forêts a dénoncé le vol à grande échelle de fonds provenant du programme de protection des forêts REDD+ du pays.
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