Globalwitness-Ce qui se cache sous terre

 

Une enquête révèle comment un des hommes les plus riches d’Afrique a obtenu dans des circonstances douteuses un projet pétrolier associé aux dirigeants corrompus de la République du Congo, mettant ainsi en danger des tourbières forestières reconnues comme.

 

Ce rapport est basé sur une enquête commune menée par Global Witness, Der Spiegel et Mediapart, en liaison avec le réseau médiatique European Investigative Collaborations (EIC).

 

 

  • Notre enquête révèle que des comptes bancaires français de sociétés appartenant à Claude Wilfrid Etoka, qui a écarté un rival afin de prendre le contrôle du gisement pétrolier de Ngoki, ont été clos car identifiés comme potentiellement exposés à un risque de corruption.
  • La quasi-totalité d’une étude d’impact environnemental a été réalisée avant que les tourbières n’aient été découvertes, et aucune analyse des risques posés à ces tourbières par des activités de forage n’a été effectuée ; cette étude est donc inutilisable aux fins prévues.
  • Certains éléments semblent démontrer que les réserves de pétrole auraient été largement exagérées et qu’elles pourraient tout simplement ne pas être économiquement viables.

 

 

Introduction

 

On ne peut qu’être surpris par la présence d’une plateforme pétrolière au bord de la Likouala-aux-Herbes, cette rivière qui traverse les savanes inondables et forêts marécageuses avant de se jeter dans le fleuve Congo. Il s’agit d’une zone arpentée par des éléphants de forêt et des gorilles de plaine, deux espèces menacées, et qu’un guide touristique décrit comme étant « de loin l’une des régions les plus sauvages et les plus reculées de la planète ». Les dirigeants de la République du Congo affirment que sous les eaux sombres de ce site idyllique, sur lesquelles circulent des pêcheurs en pirogue, se trouvent de vastes réserves de pétrole qui permettront d’attirer des investissements internationaux et métamorphoseront la situation financière de ce pays criblé de dettes. Mais une enquête de grande ampleur menée par Global Witness, Mediapart et Der Spiegel, et consacrée au bloc pétrolier de Ngoki (qui signifie « crocodile » en lingala, la langue locale) apporte un nouvel éclairage sur ce projet pétrolier. Global Witness est en mesure de révéler de sérieux risques de corruption et l’inadéquation des études environnementales réalisées, et de démontrer que les annonces de considérables réserves de pétrole semblent tout aussi creuses. Une production pétrolière dans cette région serait non seulement néfaste pour l’environnement, mais elle représenterait un investissement aussi dangereux que les crocodiles qui habitent ces eaux.

 

 

La Cuvette centrale est une vaste zone de forêts et de marécages en plein cœur du bassin du Congo. Elle joue un rôle critique pour la biodiversité et le climat mondial, faisant partie intégrante de la deuxième plus vaste forêt humide tropicale du monde. En 2014, des scientifiques britanniques et congolais ont fait une découverte saisissante : la région abrite aussi les plus importantes tourbières tropicales du monde. Les tourbières du bassin du Congo sont cruciales pour la lutte mondiale contre le changement climatique. D’après les estimations, elles stockeraient 30 milliards de tonnes de carbone, soit l’équivalent de trois années d’émissions mondiales de combustibles fossiles. Si cette région venait à être pleinement exploitée par des compagnies pétrolières, une grande partie des tourbières devrait être drainée pour aménager des routes et d’autres infrastructures. La Cuvette constitue de fait l’une des plus importantes bombes à retardement de la planète en termes de carbone.

 

 

La région est également l’une des dernières au monde à avoir été découvertes à des fins d’exploration pétrolière. Les gouvernements de la République du Congo et de la République démocratique du Congo ont tous les deux signé différents accords d’exploration avec de grandes compagnies pétrolières dans la Cuvette. Jusqu’à présent, l’extrême isolement de la région couplé à une conjoncture économique difficile au Congo ont fait que les réserves de pétrole du pays sont restées en grande partie indéterminées et inexplorées. Le gouvernement congolais souhaite développer le secteur pétrolier dans cette région depuis longtemps. L’année 2019 a d’ailleurs été marquée par le lancement régulier d’appels d’offres invitant de nouveaux investisseurs pétroliers pour cette zone.

 

Une « découverte » pétrolière stupéfiante

En août 2019, des dignitaires se sont réunis à Oyo, la paisible ville natale du Président Sassou-Nguesso, pour écouter l’annonce d’une gigantesque découverte de pétrole. Le gisement Ngoki permettrait de quadrupler la production pétrolière du pays, faisant de la région de la Cuvette une zone pétrolière indéniable.

 

Quelques jours plus tard, le Président Sassou-Nguesso claironnait la nouvelle de cette découverte lors d’une allocution télévisée à la nation, affirmant : « Notre pays n’a jamais enfreint l’obligation de protéger les tourbières dans ses zones lacustres. Il n’a nullement l’intention de le faire à l’avenir. » Et ce, alors que « les contreparties financières … continuent à se faire attendre », a-t-il précisé. Le président a tenu à souligner que Ngoki ne se trouvait pas sur des terres de tourbières mais en « périphérie », insistant sur le fait que des « innovations » permettraient au pétrole d’être produit de manière à « limiter l’impact sur l’environnement ».

 

 

Trois semaines plus tard, le Président Sassou-Nguesso se rendait à Paris pour rencontrer le Président français Emmanuel Macron et signer un accord de 65 millions de dollars visant la protection des forêts et des tourbières de la République du Congo, dans le cadre de l’Initiative pour la forêt de l’Afrique centrale (CAFI). CAFI est soutenu par des bailleurs de fonds dont la Norvège, la France et l’Allemagne. Cette visite a défrayé la chronique, Sassou-Nguesso s’étant rendu à cette réunion sur le climat en jet privé loué pour 456 000 euros, d’après les estimations. Pourtant, l’accord n’a pas exclu la possibilité de lancer des activités pétrolières ou minières dans les zones de tourbières du Congo, se contentant de leur affecter un « statut juridique spécial » d’ici 2025. Les bailleurs du Congo ne se sont manifestement pas grandement souciés de la menace posée par une exploration pétrolière dans la Cuvette.

 

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