En 2007, la REDD+ est apparue comme la solution prépondérante en matière d’atténuation précoce du changement climatique. En 2010, après l’échec des négociations à la COP de Copenhague, les observateurs ont mis en avant les projets et les autres initiatives infranationales de REDD+ en tant qu’exemples de la gouvernance polycentrique (reposant sur plusieurs acteurs indépendants intervenant à des niveaux différents) nécessaire pour faire avancer l’atténuation du changement climatique en l’absence d’accord international contraignant.

Le présent article examine les cas dans lesquels les initiatives infranationales peuvent effectivement jouer ce rôle et ceux dans lesquels elles ne le peuvent pas, à partir de l’analyse d’expériences et d’opinions collectées auprès de 23 organisations promotrices d’initiatives REDD+ dans six pays. L’étude des diverses approches de l’atténuation du changement climatique testées par ces promoteurs de la REDD+ met en évidence l’intérêt d’une approche polycentrique de la promotion de l’innovation et de l’apprentissage.

Cependant, parmi les initiatives de l’échantillon étudié, six n’existent plus, quatre ne se considèrent plus comme relevant du mécanisme REDD+, quatre seulement commercialisent des crédits carbone, et moins de la moitié considèrent les incitations conditionnelles (l’innovation centrale de la REDD+ au départ) comme leur intervention la plus importante. Si la gouvernance polycentrique de la REDD+ comporte des avantages, elle ne permettra pas de mettre en œuvre le mécanisme comme il avait été conçu à l’origine si elle n’est pas accompagnée d’un accord international contraignant.

Auteurs : W. D. SUNDERLIN, E.O. SILLS, A.E. DUCHELLE, A.D. EKAPUTRI, D. KWEKA, M.A. TONIOLO, S. BALL, N. DOGGART, C.D. PRATAMA, J.T. PADILLA, A. ENRIGHT et R.M. OTSYINA

Image: Merline Touko Tchoko

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