FAO-CIFOR-Demandes nationales de sciages : Obstacle ou opportunité pour promouvoir l’utilisation des ressources forestières d’origine légale au Cameroun ?
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En signant un Accord de Partenariat Volontaire du plan d’action FLEGT, le Cameroun s’est engagé à alimenter son marché intérieur du bois avec des sciages produits de manière conforme à la réglementation. Ce rapport passe en revue les différents types de demande et d’offre de sciages sur le marché intérieur camerounais (à Yaoundé et Douala) pour identifier les possibilités de promouvoir une consommation de sciages et de meubles d’origine légale à long terme. Les demandes privées et publiques du marché national visent principalement trois usages du bois : un matériau de construction pour le secteur du bâtiment et des travaux publics, les huisseries, et l’ameublement. Ces demandes s’expriment à quatre niveaux de commercialisation: (1) les marchés urbains, où 830 000 m3 de sciages sont vendus par an ; (2) les ateliers de menuiserie, qui produisent un minimum de 130 000 meubles par an, pour un volume total de 22 000 m3 de sciage après quatrième transformation, et pour un chiffre d’affaires dépassant 8 milliards de FCFA ; (3) les boutiques de vente de meubles, qui ont vendu au moins 22 282 meubles en 2015, correspondant à un volume scié de 5 788 m3 et un chiffre d’affaires de 3,33 milliards de FCFA ; (4) les marchés publics, dont la demande de sciages avoisine 13 000 m3 par an, faisant de l’État le principal acheteur de sciages et de meubles sur le marché intérieur.
Pour répondre à ces différentes demandes, il existe quatre offres de sciages et de meubles d’origine supposée légale: (1) les Forêts Communautaires, dont la production légale totale n’a jamais atteint 10 000 m3 de sciages par an depuis leur création ; (2) les Permis d’Exploitation du Bois d’oeuvre, qui ont été relancés en 2012 mais avec un succès mitigé puisqu’ils ne permettraient qu’un volume maximal de 8 000 m3 de sciages; (3) les industries, qui alimentent le marché domestique avec 145 000 m3 de sciages – principalement sous la forme de rebut de scierie - mais sans que ces volumes fassent l’objet d’un suivi des entreprises ; (4) les importations de meuble en bois, qui ont doublé depuis 2007 et ont atteint un chiffre d’affaires de 5,3 milliards de FCFA en 2015, pour environ 10 000 m3.
En confrontant ces demandes et ces offres de sciages, on réalise qu’il existe aujourd’hui deux obstacles majeurs à l’apparition d’un marché domestique du sciage légal au Cameroun. D’une part, l’acceptation par les acheteurs d’une augmentation des prix des sciages liée à leur légalisation ne sera pas suffisante pour couvrir les coûts de revient actuels des sciages d’origine légale. D’autre part, la production maximale de sciages artisanaux d’origine légale ne permet de répondre qu’à une faible partie des besoins des consommateurs. La légalisation du marché intérieur du bois au Cameroun se heurte donc à une double contrainte de prix et de volume.
Pour faire face à ces difficultés, diminuer le coût de production des sciages légaux à destination du marché domestique est l’approche la plus souvent citée et, dans une certaine mesure, expérimentée. Une approche complémentaire peut être promue, celle de soutenir les demandes privées et publiques de sciages d’origine légale.
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