ATIBT -PFBC: Le Secteur privé mobilisé autour du Facilitateur de la République fédérale d’Allemagne du PFBC

L’ATIBT a co-facilité la mobilisation du secteur privé de la filière bois pour participer à la première réunion du collège du secteur privé du Partenariat pour les Forêts du Bassin du Congo avec le nouveau facilitateur Dr Christian Ruck et son équipe de la Facilitation allemande.

 

Jeudi 14 mai dernier, une première rencontre entre le collège du secteur privé du PFBC et la facilitation allemande a eu lieu à travers Skype for Business. Pour le collège du secteur privé ils y avaient des représentants du secteur forêt-bois, de l’agro-industrie et du tourisme. La Réunion a été Co-modérée par ATIBT et Earthworm Foundation à titre de Co leaders du collège secteur privé.

 

C’était l’occasion pour la facilitation allemande de présenter son équipe et d’expliquer comment elle interprète son rôle de facilitateur ainsi que de présenter sa feuille de route.

Pour la facilitation allemande le challenge des deux prochaines années se trouve surtout au niveau politique, pour défendre les intérêts des forêts du Bassin du Congo lors de grandes conférences internationales comme la COP26 climat à Glasgow (2021), le COP14 sur la biodiversité à Kunming (premier trimestre 2021), les Sommets EU-Afrique, EU – Chine et le Forum sur les forêts tropicales à Berlin (planifié pour nov. 2020). Dans ce cadre l’objectif de sa feuille de route est d’obtenir une position commune qui pourrait être sous forme de déclaration de l’ensemble des partenaires du PFBC pour participer en rang serré aux événements suscités.

 

Afin de faciliter la collecte des idées et déclarations des partenaires, la facilitation allemande, avait envoyé aux leaders des collèges un questionnaire lié à la feuille de route du PFBC 2020-2021. Sur la base de ce questionnaire, l’ATIBT a utilisé pour consulter les membres du secteur forêt-bois.

Suite à ces consultations intensives l’ATIBT a ainsi présenté au cours de la réunion du collège secteur privé, les positions communes suivantes :

  • En ce qui concerne les parcs nationaux et leurs populations riveraines :
    • Souvent les parcs nationaux sont entourés de concessions forestières. Elles ont l’expérience de dialogue avec les populations locales, et y financent des projets de développement socio-économique. Il serait efficace que les gestionnaires des parcs se servent de ces connaissances et contribuent aux projets Il faudra pour cela renforcer la synergie et l’apprentissage entre les gestionnaires des parcs nationaux et des concessions forestières ;
    • En absence de l’Etat dans les zones reculées, les sociétés jouent un rôle multi-tâches (non seulement exploitation du bois, mais aussi dans les domaines d’emploi, de santé, de lutte anti-braconnage et de protection de la biodiversité, et du développement local), des partenariats sont importants pour appuyer les sociétés avec ces différentes tâches, et que ces rôles soient reconnus. Les sociétés souhaitent se concentrer sur leur métier en priorité.
    • Il y a un floue concernant la définition des zones tampon (distance depuis le bord du parc national, mais aussi en ce qui concerne les activités autorisées) et il y a tendance à considérer les zones tampon comme une extension de la zone de conservation. Ceci devrait être rectifié, la conservation est dans les parcs nationaux, et les activités économiques dans les zones périphériques.
 
  • En ce qui concerne la forêt et le climat :
    • Le mécanisme REDD+ ne fonctionne pas dans le Bassin du Congo : ils existent des différentes méthodes de calcules, ils manquent des règles ou standards, et le partage des bénéfices entre acteurs ne sont pas réglés.
    • Les sociétés certifiées pour gestion durable des concessions qui leurs ? sont attribuées rendent de nombreuses services écosystémiques (stockage carbone, protection des cours d’eau, protection des espèces rares et/ou endémiques, etc.). Il est important que ce rôle soit reconnu (et il faudra donc un changement dans l’opinion des parties prenantes) et compenser financièrement pour encourager aussi d’autres concessionnaires à s’engager dans la certification de gestion durable. L’ATIBT travaille sur l’exploration d’un mécanisme de compensation avec des experts financiers.
 
  • En ce qui concerne l’usage durable des ressources naturelles :
    • Pour attirer des investissements durables il faudra un environnement sain et stable, et notamment des plans nationaux d’affection de terres. Ce sujet est sur l’agenda du PFBC depuis de longues années mais n’aboutit pas. Peut-être parce que seulement les Ministres en charge des Forêts participent aux réunions ? Il serait nécessaire d’impliquer aussi d’autres ministères dans le PFBC.
    • Le développement de l’agroforesterie dans les séries d’aménagement pour développement local/agriculture pourrait être une solution contre la dégradation des forêts (à cause des pratiques de l’agriculture sur brûlis). L’agroforesterie fournira aux populations des produits de subsistance (court terme) et un cashflow à travers le bois vendu (longue terme) et le café et/ou cacao (moyen terme).
    • Les priorités pour les sociétés forestières sont le sujet de renouvellement des plans d’aménagement après la première rotation de 25 ans pour aller vers un aménagement inclusif, et le développement d’une vraie industrie du bois en Afrique centrale, qui s’appuie notamment sur les essences moins connues (LKTS – Lesser Known Timber Species). L’ATIBT organisera une sous-commission technique sur ce sujet et ça pourrait devenir un des thèmes du prochain Forum ATIBT (2021).
 
  • En ce qui concerne l’impact du COVID19 :
    • La plus grande priorité est la santé des habitants des bases vies, les employés et leurs familles, qui sont nombreux.
    • Les sociétés ont des difficultés pour s’approvisionner en matériel de protection (stocks disponibles dans les pays, logistique de l’acheminement en situation de confinement, et budget), mais des procédures sont mis en place pour la sécurité sanitaire des habitants pour éviter des contaminations dans ces zones souvent reculées et loin des hôpitaux capables de fournir des soins intensifs ;
    • La majorité des contrats/commandes sont maintenus, mais retardés jusqu’après la crise. Les sociétés rencontrent également des difficultés de circulation et d’évacuation du bois ;
    • En conséquence les sociétés ont de grosses difficultés financières, et d’approvisionnement en pièces, et sont obligés de mettre en chômage technique certaines équipes, notamment dans l’industrie

 

L’ATIBT a aussi présenté l’avancement des relations avec les acteurs chinois :

  • Le grand nombre de participants chinois qui étaient venus à Yaoundé en 2019 pour participer à l’atelier international Chine-Afrique montre un intérêt croissant de contribuer à la gouvernance des forêts, et de faire des investissements durables ;
  • La dialogue sur la légalité du bois et la gestion des forêts avec l’initiative GGSC et CTWPDA continue depuis les conférences à Shanghai et Huzhou en octobre 2019 et l’ATIBT convoquera la question de devenir membre du PFBC ;
  • Il n’est pas clair encore quelle influence le GGSC a sur les opérateurs chinois en Afrique, mais le PFBC pourrait y jouer un rôle en prenant des initiatives.

 

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