Une étude plaide pour un guide souple de création et de gestion des aires protégées transfrontalières (APT) dans le Bassin du Congo
Bien vouloir télécharger: Pr Roger NGOUFO (2013), Consultant GIZ: Etude sur la capitalisation des expériences d’Aires Protégées transfrontalières en Afrique centrale
(1) Formaliser à partir des éléments fournis dans le présent rapport un guide souple de création et de gestion des APT; (2) Renforcer le processus d’élaboration et de mise en oeuvre des plans de gestion et d’aménagement des AP ; (3) Dégager les ressources financières nécessaires pour la mise en oeuvre des plans de gestion ; (4) Améliorer la contribution des budgets nationaux à la gestion des APT ; (5) Développer et dupliquer l’expérience des fonds fiduciaires ; (6) Donner plus d’autonomie aux structures en charge de la gestion des aires protégées et impliquer davantage le secteur privé dans le financement de la conservation - Tels sont entre autres recommandation d’une étude commanditée Par le Secrétariat Exécutif de la COMIFAC avec l’appui financier de la GIZ Bureau d’Appui à la COMIFAC.
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Étude réalisé avec l’appui financier de la GIZ Bureau d’appui à la COMIFAC
Résumé Exécutif
Les écosystèmes forestiers d’Afrique centrale présentent une richesse et une diversité exceptionnelles tant du point de vue de la flore et de la faune que du point de vue des paysages. Face à la menace d’exploitation non durable de ces ressources, les réformes adoptées isolément par les Etats de la sous-région se sont avérées peu efficientes. C’est pour cela que des solutions plus globales ont été envisagées. L’action concertée des Etats a été renforcée afin de produire de meilleurs résultats quant à la gestion des ressources naturelles.
Ainsi grâce à des accords de coopération signés entre les Etats, des complexes d’Aires protégées Transfrontalières (APT) ont vu le jour en Afrique centrale. On a pu recenser les complexes effectivement créés et ceux qui sont en cours de création. Il s’agit là d’importants outils de conservation en ce qu’ils permettent de mener des actions à grande échelle sur la base d’une coopération plus accrue entre les Etats. La Déclaration de Yaoundé sur les forêts, fruit de l’engagement des Chefs d’Etat d’Afrique Centrale en mars 1999 constitue le socle de toute la dynamique de la gestion concertée des aires protégées transfrontalières. Aussi, les instruments juridiques internationaux à l’instar de la Convention sur la diversité biologique encouragent la coopération internationale, régionale et sous-régionale en vue de la conservation des ressources biologiques. De ce point de vue, le cadre juridique international est favorable aux initiatives d’APT.
Afin de contribuer à l’amélioration, l’harmonisation et la mise en cohérence des politiques et stratégies de création et de gestion des complexes d’APT d’Afrique centrale, ces méga-réserves ont été passées en revue, leurs avancées relevées, les contraintes et les menaces auxquelles elles font face exposées.
L’existence même des APT est une avancée. Sept complexes effectivement matérialisés par des accords de coopération ont été recensés. Seulement, en Afrique centrale la création et la gestion de ces complexes n’obéissent pas à des guides spécifiques. En conséquence, les étapes suivies pour la création, autant que les outils de gestion expérimentés, varient d’un site à l’autre. L’aboutissement du TNS a été plus lent ; celui des autres complexes (Mayumba-Conkouati et de Bouba Ndjidda-Sena Oura) plus rapide. Dans ces derniers cas, il reste à s’assurer de la mise en place et du fonctionnement des intitutions prévues dans l’accord et dont la lourdeur nécessite un processus plus long pour arriver à maturité. Le Processus de gestion transfrontalière a plus de chance de succès lorsque l’expression du besoin de la coopération vient de terrain: populations ou gestionnaires locaux des aires protégées (Cas du Great Virunga et du TNS). En prenant en compte l’expérience vécue, les succès et insuccès enregistrés, un guide pour la création des APT est proposé dans cette étude (Annexe 1). Privilégiant l’approche bottom-up (de la base au sommet), il indique les étapes à suivre de l’expression des besoins à la signature de l’accord de coopération, en passant par une collaboration progressive sur le terrain à l’aide d’accords moins formels.
Les APT ainsi créées fonctionnent certes, à différentes vitesses, avec des bonnes et des moins bonnes pratiques. Mais elles ont aussi en commun certains problèmes liés à la gouvernance, à la gestion au financement.
En ce qui concerne la gouvernance, malgré l’échelle parfois très large des intervenants au niveau des APT, de telles initiatives restent dépendantes des partenaires à la conservation, ce qui peut être compréhensible en début du processus comme dans le cas du Greater Virunga avec International Gorilla Conservation Programme (IGCP). Mais, afin d’éviter d’hypothéquer leur durabilité, il y a lieu de privilégier une approche d’appui qui facilite l’appropriation à moyen-long terme des programmes par les Etats ; il faut également sortir davantage des schémas de « conservation pure et dure » pour renforcer le lien conservation-développement et promouvoir des activités génératrices de revenus (exemple de l’écotourisme). Le leadership des actions doit naturellement revenir aux Etats. Pour ce faire, ils devront stimuler la contribution des acteurs du secteur privé et des ONG, à la faveur d’une décentralisation effective de la gestion des ressources naturelles. D’ailleurs, la participation de tous les acteurs, du pouvoir central aux populations en passant par les administrations locales, les ONG et les partenaires au développement est l’une des clés du succès escompté.
Sur un autre plan, il est nécessaire aux Etats parties d’assurer une application rigoureuse des accords de coopération et de garantir le fonctionnement régulier des organes prévus, en libérant à temps les contributions financières à leur charge. La mise en oeuvre effective de ces accords constitue une stimulation pour la création de nouveaux complexes transfrontaliers ; l’inverse découragerait les nouvelles initiatives. Les pays du TNS collaborent ainsi déjà dans le cadre des patrouilles conjointes. Dans le contexte de l’Afrique centrale, l’on sait par ailleurs que si les Etats collaborent volontiers sur certains points, en revanche, sur d’autres (harmonisation des législations, survol de territoire, etc.), il subsiste des réflexes renvoyant aux questions de souveraineté, du fait des enjeux de contrôle territorial. A cela s’ajoutent parfois des incohérences administratives qui limitent l’efficacité des actions concertées. En effet, les administrations techniques et les autres ministères de souveraineté ne sont pas toujours au même niveau d’imprégnation des accords signés par les gouvernements. Finalement, la décision politique de mettre sur pied des structures de collaboration transfrontalière n’est pas accompagnée du même engagement au plan financier, matériel et humain pour garantir la réalisation des objectifs.
En ce qui concerne la gestion, les défis à relever sont nombreux. Le premier est de doter les complexes des ressources humaines, matérielles et financières pour le fonctionnement des organes de gestion. Dans le modèle TNS, certains organes ne fonctionnent pas normalement faute de moyens financiers. La première réunion du Comité Technique de Supervision et d’Arbitrage (CTSA) du TNS s’est tenue en 2011, soit dix ans après l’accord et ceci grâce à la facilitation du Secrétariat Exécutif de la COMIFAC; pourtant, grâce à une certaine décentralisation et au dynamisme des acteurs de terrain, le Secrétariat exécutif du Great Virunga est plus fonctionnel.
Le second défi est celui de la planification comme levier important de la dynamique des APT.
Certains pays de l’Afrique centrale et leurs partenaires ont procédé au zonage des forêts dans le cadre de l’aménagement et de l’affectation des terres. Un état des lieux de la planification territoriale au niveau national dans les 10 pays de la COMIFAC révèle que seuls 5 pays ont au moins initié le processus (Burundi, Cameroun, RDC, Congo, Rwanda).
La situation des plans d’aménagement et de gestion n’est pas des plus confortables. On distingue les AP qui n’en disposent pas ; d’autres dont les plans venus à expiration ne sont pas systématiquement révisés et remplacés; il existe aussi de bons exemples, ceux dont les plans d’aménagement ou de gestion venus à expiration sont effectivement révisés et validés.
Le troisième défi est de faire face aux menaces les plus graves (guerres, exploitation minière, pétrolière et gazière, braconnage, etc.). Même s’il existe quelques aires protégées plus pourvues en personnel et plus équipées (parc national de Conkouati Douli au Congo), elles n’en sont pas épargnées. Mais, le niveau d’alerte peut être moins important.
Face à ces différentes menaces à la gestion des AP, il faut envisager des modes de gestion autres que ceux de l’espace COMIFAC qui consacre le monopole de l’Etat. Compte tenu de ses avantages (disponibilité financière, rigueur dans la gestion), le mode de gestion privée, même s’il présente le risque de faire perdre à l’Etat le contrôle de la ressource, est une alternative à la gestion actuelle centralisée et par conséquent lourde et peu efficace. Il faut envisager comme dans d’autres pays (Afrique du Sud, Kenya, etc.) des incitations pour les particuliers et les ONG à créer ou gérer des fermes enregistrées comme réserves de faune et chasse ou game-ranches.
En ce qui concerne le financement des APT, il reste insuffisant et très souvent à court terme. Le niveau de financement requis ne peut être atteint que grâce au recours à des mécanismes innovants. L’approche des projets est inefficace parce qu’elle ne garantit pas la durabilité, ce d’autant plus que la contribution des budgets nationaux est encore faible. Afin de diminuer la pression sur les ressources naturelles et pourvoir à l’autofinancement des APT, le tourisme et l’écotourisme doivent être développés car ils permettent de sauvegarder la biodiversité et d’accompagner les nombreux programmes de conservation en cours dans les zones protégées transfrontalières. Le modèle du Great Virunga (programmes d’observation des gorilles) est à assez édifiant et recommandable.
Les fonds fiduciaires représentent une opportunité à saisir. Dans ce cadre, la Fondation TNS est saluée comme un exemple de financement durable à reproduire. Elle affiche aujourd’hui un succès avec 17 millions d’euros sécurisés sur un objectif de 35 millions. Mais, l’expérience des FFC présente aussi des limites. La conjoncture actuelle marquée par la morosité des marchés financiers internationaux n’est pas de nature à favoriser ce genre d’initiative. De plus, c’est un mécanisme difficile à dupliquer dans la mesure où cela entrainerait pour l’Afrique centrale des pressions supplémentaires sur les mêmes partenaires financiers.
Finalement, la diversification des sources et des instruments de financements des AP est l’élément clé pour leur durabilité.
Les recommandations suivantes peuvent être formulées à l’endroit des Etats à travers COMIFAC:
- Formaliser à partir des éléments fournis dans le présent rapport un guide souple de création et de gestion des APT;
- Renforcer le processus d’élaboration et de mise en oeuvre des plans de gestion et d’aménagement des AP ;
- Dégager les ressources financières nécessaires pour la mise en oeuvre des plans de gestion ;
- Améliorer la contribution des budgets nationaux à la gestion des APT ;
- Développer et dupliquer l’expérience des fonds fiduciaires ;
- Donner plus d’autonomie aux structures en charge de la gestion des aires protégées et impliquer davantage le secteur privé dans le financement de la conservation.
Bien vouloir télécharger: Pr Roger NGOUFO (2013), Consultant GIZ: Etude sur la capitalisation des expériences d’Aires Protégées transfrontalières en Afrique centrale
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